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L'église

Si la présence d’une église est attestée à Venon au début du XIIème siècle dans le premier Pouillé de l’église de Grenoble, dit de saint Hugues, rien n’en a été à ce jour retrouvé par les archéologues qui posent pour hypothèse que le chœur actuel, élément le plus ancien de l’église avec ses décors peints du XIVème et XVème siècle, est déjà une reconstruction.

On sait à la lecture de la visite pastorale de l’évêque Siboud Alleman de 1453 que l’église est dédiée à l’époque à saint Christophe. C’est en 1856 que sainte Brigitte remplace saint Christophe comme sainte patronne.

 

La période du XVIème au XVIIIème siècles, correspond au délabrement progressif de l’église et du château épiscopal qui lui était accolé. Mais si le château est devenu une ruine, on constate à la lecture des nombreux compte-rendus de visites pastorales que l’église n’est pas abandonnée par l’autorité religieuse.

C’est entre 1683 et 1693, qu’un premier presbytère est construit pour conforter le chœur de l’église qui menaçait de s’écrouler (bâtiment démoli en 2019) et au début du XVIIIème siècle qu’une amélioration de l’état de l’église est enfin constatée.

 

A la Révolution française de 1789, Venon devient une commune et l’église de Venon propriété communale mise à la disposition du clergé. Le presbytère et ses dépendances, tout comme les propriétés des Sœurs de la Visitation dont le «château» de la Ville, sont considérés comme biens nationaux et vendus aux enchères à des personnes privées. Cette vente pèsera lourd sur la vie religieuse des Venonais car elle les privera d’un domicile pour leur prêtre.

 

Le XIXème siècle est un siècle de grand dynamisme religieux.

En effet, alors que l’église ne peut plus prétendre être une paroisse avec un curé et qu’elle est réunie à l’église de Gières, les Venonais n’auront alors de cesse de retrouver leur indépendance religieuse. A partir de 1809, ils adressent pétition sur pétition au préfet, au ministre des cultes et à l’évêque pour protester contre leur rattachement à Gières.

Ils ont satisfaction en 1833 quand le ministère des cultes donne enfin son accord pour le classement de l’église en chapelle vicariale.

En 1841, la commune rachète l’ancien presbytère pour y loger un curé, l’évêque accorde alors enfin un curé à la paroisse. 

En 1856, les Venonais décident d’agrandir l’église, puis le cimetière. En 1858, ils lancent la construction d’un nouveau presbytère (aujourd’hui la mairie de Venon), et la transformation de l’ancien en salle de mairie et école (voir plus loin l’école).

En 1872, un projet de réparation du clocher est lancé mais aboutit finalement à sa reconstruction totale (c’est le clocher actuel) et à un nouvel agrandissement de l’église au prix de péripéties multiples et de dépenses considérables.

 

L’église traverse le XXème siècle en conservant l’aspect que les travaux du XIXème siècle lui ont donné.

A la fin du siècle, l’état intérieur de l’église s’étant de nouveau dégradé, un projet global de restauration est lancé par l’association Venon Paysage et Patrimoine et de nombreux travaux sont réalisés progressivement par la Mairie et l’association, avec l’aide du département. 

Des interventions archéologiques sont faites par le service du patrimoine pour mieux comprendre les phases de construction de l’édifice. Des sondages dans les murs du chœur aboutissent à la découverte et à la restauration de trois décors superposés de peintures anciennes :  deux couches médiévales du XIVème et XVème siècles et une couche du XIXème siècle.

Parallèlement des recherches historiques sont entreprises par l’association qui aboutissent en 2011 à l’édition d’un livre sur l’histoire de Venon à travers l’histoire de son église : «Venon, à la découverte d’un passé méconnu».

 

La qualité de l’église de Venon et de ses décors peints, l’engagement de la commune et de l’association ont été reconnus par le label «Patrimoine en Isère» attribué à l’église.