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Le château

Au hameau de La Ville, se trouve une belle propriété composée de plusieurs corps de bâtiments répartis autour d’une cour. Elle possède une belle tour hexagonale couverte par une toiture en poivrière. Un des corps de bâtiment présente des éléments datant de la Renaissance : d’élégantes fenêtres à meneaux et des linteaux en accolade surmontant plusieurs portes. La découverte de quelques éléments de construction utilisés comme moellons dans le comblement d’une ouverture, amène à évoquer une origine plus ancienne encore.

 

Dans le pays, on l’appelle «le Château» et il est maintenant attesté par les textes d’archives qu’elle n’a pas été la demeure des évêques de Grenoble : de fait, la plus ancienne mention retrouvée quant à sa propriété date de 1670 : au moment même où les textes décrivent le château de l’évêque en ruines, on trouve le nom du propriétaire de la demeure de la Ville : Jean-Baptiste de Mistral de Montmirail. Avait-il acquis cette propriété ? En avait-il hérité ? A quelle date a-t-elle été construite ? Cela reste à découvrir. 

 

Ce sont les Sœurs de la Visitation qui ont ensuite acheté le domaine à Jean-Baptiste de Mistral.

 

L’acte, difficile à déchiffrer, porte la signature « de Mistral » ainsi que celle des trente sœurs du Couvent. Il s’agit là du «Château de Venon» tel qu’il existe aujourd’hui.

 

Une chapelle devait s’y trouver. Il est en effet indiqué dans les textes qu’en 1672, «le curé a dit qu’il y a une chapelle où l’on ne dit pas la messe dans la maison que les religieuses de Ste Marie possèdent dans l’étendue de la paroisse».

 

Les Sœurs ont un banc à l’église de Venon, assistent à des cérémonies religieuses mais ne séjournent pas dans leur maison. Elles demeurent au monastère de Sainte-Marie d’en Bas, rue Très-Cloîtres à Grenoble. Le domaine de Venon est loué à des fermiers. C’est une propriété dont elles tirent un revenu soit en argent soit en nature. 

 

En 1693, l’évêque Le Camus prend «son logement dans la maison que les religieuses de la Visitation ont dans ce lieu» pour effectuer ensuite sa visite pastorale à Venon. 

Après avoir appartenu pendant plus de cent ans aux religieuses, le domaine avec ses exploitations agricoles est vendu aux enchères à la Révolution à Madame de Chaléon. 

 

Elle est revendue à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle et du XXe siècle et nul ne se souvient plus des Dames de la Visitation même si la tradition orale veut que ce soient elles qui aient offert à l’église les chandeliers de l’église restaurés il y a quelques années.

 

Par contre, la présence des évêques, plus prestigieuse, reste dans les mémoires alors que leur ancien château n’existe plus depuis bien longtemps… 

 

Rappelons que l’actuelle propriétaire du château a entrepris une belle restauration et qu’il a vocation à devenir un lieu de réception digne de son histoire.